C’est une première à Bora Bora. La mairie de Vaitape a accueilli, le mardi 18 mars 2025, la soutenance de thèse de Lana MINIER, jeune étudiante de l’Ecole pratique des haute études – PSL Université Paris, sur « l’évaluation de la pollution sonore associée aux bateaux dans les récifs coralliens et de son impact sur les organismes ». Un sujet plus que d’actualité, qui nous concerne tous, et qui lui a valu son grade de Docteur avec les félicitations du Maire de Bora Bora Gaston TONG SANG, invité d’honneur du jury.
Concilier activité économique et préservation de l’environnement à Bora Bora
Dans son avant-propos, Lana MINIER a effectivement rappelé que la réalisation de sa thèse a été rendue possible « grâce à l’engagement du maire de l’île de Bora Bora en faveur de la préservation de l’environnement. Il souhaite évaluer l’impact de l’activité humaine et l’état de santé des récifs coralliens de Bora Bora afin de mettre en place des solutions de gestions durables. L’objectif est de concilier les activités économiques et sociales avec la préservation de l’environnement. C’est ainsi qu’est né le programme de recherche Bora-Biodiv, mené depuis 2019 par la Commune de Bora Bora, l’association Ia vai ma noa Bora Bora, la Polynésienne des eaux et le CRIOBE. […] Bora Bora est ainsi devenue une île centrale pour la recherche et la préservation des récifs coralliens de Polynésie française, où tous les acteurs de la mer s’engagent à protéger leur environnement tout en permettant le développement touristique. Un tel équilibre entre conservation des récifs coralliens et développement touristique est unique dans le Pacifique ».
C’est ainsi que, pendant quatre ans, Lana a étudié le paysage sonore associé à l’habitat, l’impact du bruit des bateaux sur les organismes marins, les zones sensibles du lagon à préserver, les solutions pour réduire la pollution sonore ensemble.
On retient également de cette matinée studieuse la participation de chercheurs en visioconférence ou en présentiel et d’un jury composé de maître de conférence et de professionnels du domaine :
- Gaston TONG SANG, Maire de Bora Bora, invité d’honneur
- Charlotte CURE, directrice de recherche du Ceremea UMRAE, rapporteur
- Mayalen ZUBIA ARRIETA, maître de conférences de l’Université de Polynésie française, rapporteur
- Laetitia HEDOUIN, directrice de recherche du CNRS CRIOBE, examinateur
- Alain LO-YAT, ingénieur de recherche de l’IFREMER, examinateur
- Nathalie FAVRETTO-CRISTINI, directrice de recherche du CNRS LMA, examinateur
- Vincent STURNY, responsable développement de la Polynésienne des eaux, co-encadrant
- David LECCHINI, directeur d’études de l’EPHE CRIOBE, directeur de thèse
Des perspectives qui confortent les projets du conseil municipal
Parmi les perspectives évoquées dans la thèse, des équipements technologiques sont envisagés pour poursuivre la gestion et la conservation des écosystèmes. Il est intéressant de retenir qu’une autre solution à, court terme, peut être appliquée par tous. Il s’agit de la définition des limites de vitesse pour les navires, qui est la principale mesure susceptible de réduire les émissions de gaz d’échappement, les collisions des navires avec les animaux marins et la pollution sonore.
Ces solutions viennent conforter l’engagement du conseil municipal dans une transition énergétique ambitieuse. L'objectif est en effet de réduire la dépendance aux énergies fossiles, qui entraîne des coûts élevés et des émissions polluantes, tout en renforçant l’autonomie énergétique de l’île grâce à des solutions renouvelables.
Pour rappel, le présent projet vise à exploiter le potentiel de l’énergie solaire pour produire de l’hydrogène vert, une source d’énergie propre et durable. Le site du Centre d’Enfouissement Technique (CET) sera au cœur de cette initiative. Les casiers d’enfouissement fermés du CET offrent une opportunité unique pour l’installation de panneaux photovoltaïques, qui alimenteront un électrolyseur destiné à produire de l’hydrogène. Cet hydrogène pourra ensuite être stocké et utilisé pour compenser la variabilité de la production solaire, stabiliser le réseau électrique, et alimenter les flottes maritimes locales, notamment les navettes pour l’aéroport et les hôtels. Ainsi le projet contribue également à l’objectif prioritaire environnemental de réduire le bruit des transports dans le lagon. Les établissements hôteliers, d’ores et déjà réunis par le Maire à ce sujet, ont unanimement émis un avis très favorable à passer à une mobilité plus verte. Les prestataires d’activités touristiques sont aussi sensibles à la démarche environnementale engagée par la commune de Bora Bora.